Label VMF Patrimoine historique - Maine-et-Loire - Pays de la Loire

Jusqu’en 2014, la Renolière ne fut jamais vendue. Elle a suivi le chemin des héritages parfois lointain, certes, mais bien établi. On connaît les propriétaires des XVIème et XVIIème siècle par des écrits notariés ou des registres paroissiaux. A partir du XVIIIème, on découvre des hommes liés à la politique, à l’histoire locale et française. Trois hommes se distinguent particulièrement :

Jacques-Louis Bourasseau de la Renolière, le bâtisseur du logis tel que nous le voyons aujourd’hui. En 1753, il a construit ou reconstruit à partir de l’ancien édifice…on retrouve en effet les escaliers Louis XIII, des tapisseries murales en point de Hongrie du XVIIème et, le clocheton et les colonnes de granit du XVIème. Le manoir ne sera pas détruit pendant les guerres dites « de Vendée », il sera préservé des incendies des colonnes infernales par la ruse d’un métayer qui alluma des fagots tout autour des bâtiments… en bas du village on crut que la Renolière brûlait. Le bâtiment visible actuellement n’a guère changé depuis le milieu du XVIIIème siècle.

Il a également construit l’hôtel Bourasseau à Cholet situé boulevard Foch, toujours visible également : celui-ci ne fut pas détruit à la Révolution car il fut réquisitionné comme grenier à foin et comme siège du tribunal révolutionnaire. Comme subdélégué, le 22 juillet 1768, il rédige un rapport dans lequel il livre moults renseignements sur la vie rurale. C’est le document le plus ancien connu sur la vie économique des Mauges.

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Jacques-Joseph Bourasseau de la Renolière, son fils, le héros du lieu. Ses contemporains ne tarissent pas d’éloges à son sujet… « Homme intègre à l’âme fière et pure », « l’esprit le plus remarquable de la Révolution », « il avait le talent de l’élocution facile…un jugement sûr et un esprit droit ». Il était membre de la Société Royale d’Agriculture d’Angers puis Auditeur à la Chambre des comptes de Nantes. Il fut choisi comme Correspondant de l’Assemblée Provinciale d’Anjou pour le district de Cholet. Puis il est élu en mai 1790 l’un des 36 membres du premier Conseil Général du Maine et Loire par 506 voix sur 599, il est choisi pour siéger au Directoire du Maine et Loire. Mais la constitution civile du clergé est votée en décembre 1790, Bourasseau, catholique, fidèle à l’Eglise ne peut s’y soumettre. Il défend les prêtres insermentés. Et c’est la tourmente des Guerres dites de Vendée… Bourasseau devient le 14 mars 1793 au lendemain de la prise de Cholet, Président du Comité de la ville de Cholet. Il organise la ville et sauve la vie de plusieurs centaines de prisonniers républicains. Il est naturellement appelé en mai 1793 à devenir membre du Conseil Supérieur de la Vendée. Sa tête est mise à prix. Mais c’est un homme droit et juste. Il fustige les lois iniques de deux bords, il honnit les principes de vengeance. Il essaie d’œuvrer pour la paix.  Il est nommé de nouveau Conseiller Général du Maine et Loire en 1800 par Napoléon. Sa droiture et sa haute vue du bien commun restent des exemples.

Georges d’Aviau de Piolant, engagé volontaire dans l’est en 1870. Il est Sous-Préfet de Marennes et sauve Brouages du vandalisme (entre Rochefort et l’Île d’Oléron, Brouage apparaît comme la cité fortifiée du marais, élu l’un des plus beaux villages de France). Infatigable voyageur, il sillonne avec son épouse le Liban, en particulier le pays des Maronites dont il devient un grand défenseur.