Label VMF Patrimoine historique - Bourgogne Franche-Comté - Jura
Le village de Taxenne, comme beaucoup de villages de la région, présente des vestiges archéologiques attestant d’un habitat très ancien remontant à l’époque gallo-romaine. La seigneurie de Taxenne est mentionnée pour la première fois en 1696, alors que le château a été construit en 1722, comme semble l’indiquer une plaque de cheminée récemment retrouvée emmurée. A cette date, la seigneurie de Taxenne appartient à une famille d’avocats au Parlement de Dole, les Tricalet, qui à partir de 1763, deviennent seigneurs de Taxenne.
En 1812, le propriétaire de l’époque, Catherin Tricalet de Taxenne, commande un relevé de sa propriété à l’architecte bisontin Maximin Painchaux. A cette époque, les jardins du château sont encore ordonnancés suivant les principes hérités des jardins dits « à la français ». En effet, la composition est résolument régulière, faisant alterner des jardins d’agrément : parterre de fleurs, mail de tilleuls, vaste terrasse… et des jardins vivriers : potager-parterre, verger de plein vent, vignes.
Les jardins ordonnancés hérités du XVIIIe siècle, sont toujours mentionnés sur plusieurs documents du XIXe siècle, tels que le plan du cadastre napoléonien (1820) ou les cartes d’Etat-Major (1835), ce qui permet de confirmer leur maintien durant la première moitié du XIXe siècle.
Le domaine de Taxenne restera dans la même famille Tricalet jusqu’en 1877, date du décès d’Eulalie Tricalet de Taxenne, dernière héritière à porter ce nom. Dans les années 1890 René de Girval, petitfils et héritier d’Eulalie Tricalet de Taxenne, modernise les jardins du château, en faisant dessiner et planter un vaste parc agricole et paysager. Le concepteur de ce parc reste encore inconnu, mais la grande qualité architecturale de l’ensemble, les nombreux arbres remarquables et la volonté de conserver les jardins hérités de l’Ancien Régine, semblent souligner que l’auteur de ce parc maîtrisait parfaitement l’art des jardins.
En 1893, le château est mis en vente ainsi que le « parc de 8 hectares ». Le domaine passe alors entre les mains de différents propriétaires, pour finalement devenir en 1910, la propriété de la famille Longin. Aujourd’hui, Emmanuel Longin et son épouse ont entrepris d’importants travaux de restauration tant du château que des communs. Le suivi régulier dans l’entretien des bâtiments souligne les préoccupations que les propriétaires accordent à ce patrimoine. Monsieur Longin entretient lui-même le parc en tentant de conserver son esprit d’origine. Ces préoccupations l’ont donc poussé à replanter plusieurs arbres d’ornement, ou les alignements de fruitiers le long des cheminements du potager-verger.
Encore riche de vestiges issus des jardins réguliers du XVIIIe siècle, la composition actuelle a conservé ses principales structures conçues au XIXe siècle : les pleins et les vides, de nombreux arbres remarquables, alors qu’une partie du réseau des circulations se devine encore sur le terrain. Les éléments d’architecture et d’hydraulique du parc tels que la serre, la rocaille, et des réservoirs ponctuent encore le parcours de promenade, même s’ils ne sont plus utilisés.