Prix nationaux - Prix VMF - Bourgogne Franche-Comté - Côte-d’Or
UNE FORGE DU SIÈCLE DES LUMIÈRES, LABORATOIRE DU CÉLÈBRE BUFFON
Ce chef-d’oeuvre du patrimoine industriel du XVIIIe siècle, classé Monument historique depuis 1943, est dû au célèbre naturaliste Georges-Louis Leclerc, comte de Buffon. Ce grand savant décida de réaliser un vaste projet sidérurgique à l’âge de soixante ans, en 1768. Il choisit cet emplacement en Côte d’Or, car ces terres étaient parcourues par l’Armançon, rivière qui permit de produire la force motrice nécessaire à l’usine. Grand propriétaire forestier, le comte put fournir le combustible indispensable au haut-fourneau.
Dès 1769, ce dernier fonctionnait, le reste des bâtiments étant achevé quatre ans plus tard. Ce site est une des premières usines intégrées : les lieux ont été aménagés pour optimiser les étapes de la fabrication, regroupant haut-fourneau, affinerie et fenderie. Par ailleurs, des ouvriers étaient logés sur le domaine et avaient accès à un potager, une boulangerie, une orangerie avec salle de bains et une chapelle.
La forge servait avant tout de laboratoire à Buffon, qui y étudiait l’amélioration des canons pour la Marine. La grande forge continua son activité jusqu’en 1866, date à laquelle elle subit une grande inondation. Convertie alors en cimenterie, sa production cessa en 1923, à la suite d’un incendie qui détruisit plusieurs bâtiments industriels. En 1978, le site devint la résidence secondaire de la famille et s’ouvrit au public grâce à la création de l’Association pour la sauvegarde et l’animation des forges de Buffon.
La nouvelle génération de propriétaires, qui en a pris la gestion en 2010, souhaite réfléchir à une approche différente de la valorisation du site. De nombreux travaux vont s’avérer indispensables à la réalisation de ce projet : réfection de la quasi-totalité des toitures vétustes, restauration de la façade du haut-fourneau, remise en état des enduits et ouvertures de l’orangerie. Au niveau du canal sont prévus le remplacement de la grande roue, le curage du bief et la réfection complète du barrage et de son déversoir. Enfin, une rampe d’accès devra être aménagée, afin d’accueillir le public handicapé.
LE SOUTIEN D’UN MÉCÈNE PASSIONNÉ
French Heritage Society s’engage, avec ce prix d’une valeur de 20 000 $, dans la restauration de ce patrimoine industriel et salue les efforts des propriétaires qui « se dévouent corps et âmes » à sa sauvegarde, comme l’affirme si bien Arnaud Postansque, délégué VMF de Côte-d’Or. Depuis plus de 20 ans, ce partenaire fidèle des VMF a ainsi aidé plus de 350 projets de restauration et favorisé les échanges culturels entre les Etats-Unis et la France.