Chaque année, des personnes choisissent de transmettre une partie, voire la totalité, de leur patrimoine, à une ou plusieurs causes qui leur tiennent à cœur. Parmi celles-ci, l’association VMF, qui est habilitée à recevoir des legs, des assurances-vie mais aussi des donations. Si certains bienfaiteurs choisissent de s’adresser directement à un notaire, d’autres préfèrent être accompagnés par les VMF. Et c’est le rôle de Constance Demartial, qui est la responsable de la relation avec nos testateurs. Rencontre.

POURRIEZ-VOUS EXPLIQUER VOS FONCTIONS EN QUELQUES LIGNES ?

Constance Demartial : De manière générale, je m’occupe du Mécénat aux VMF. Cela englobe beaucoup d’actions, en partie les legs, donations et assurances-vie que nos testateurs nous transmettent afin de laisser une part de leur patrimoine à une cause qui leur est chère, après leur disparition. Ils nous permettent de mener nos actions et d’être efficaces sur le terrain.

« C’est important de garder vraiment un lien humain et personnel. »

D’une certaine manière, vous êtes la « porte d’entrée » pour toutes les questions de transmission ?

C.D. : Exactement ! Toute personne qui envisage un projet de transmission en notre faveur et qui a des questions peut me contacter. C’est important de garder vraiment un lien humain et personnel. Bien sûr, je ne me substitue pas aux notaires, je suis toujours en concertation avec des professionnels du droit.

Vous conseillez nos donateurs, qui sont eux-mêmes de vrais experts en patrimoine. Ce dernier tient-il une place importante dans votre vie ?

C.D. : Oui, c’est vraiment un choix de travailler dans le secteur du patrimoine, c’est un métier de passion. On m’a transmis cet amour du patrimoine assez jeune et c’est ce qui a formé mon œil. Petite, il y avait aussi le magazine des VMF chez moi et j’aimais le feuilleter, mais jamais je n’avais imaginé que je travaillerais un jour aux VMF et vraiment c’est une chance. Aujourd’hui, on parle beaucoup de métiers qui ont du sens et les VMF défendent une cause qui a du sens pour moi, il m’importe de transmettre.

Château de la Moustière (36). © Bernard Galéron

Qu’est-ce qui vous anime le plus dans votre métier ?

C.D. : Le contact avec les testateurs ! C’est important de prendre le temps pour discuter avec les gens : quand un contact est établi avec nous, très souvent on discute et ils nous racontent leur histoire personnelle, de façon pas du tout intrusive, mais ils nous partagent cette passion, ce que le patrimoine représente pour eux, etc.

Très souvent, c’est un rêve qui remonte à très loin. Il y a ceux qui, dans l’enfance, sont passés devant un monument et ont voulu le reprendre, d’autres auraient souhaité avoir un monument mais n’ont pas pas pu car c’est un choix de vie particulier et qui, quand même, ont envie de soutenir la cause. Il y aussi tous ceux qui connaissent, que ce soit par leur histoire personnelle ou par leur profession, tous les métiers du patrimoine et qui savent ce que cela représente en termes de travail et de qualité, de travailler sur du bois, de la pierre, etc.

« Ce qui me marque le plus souvent, c’est la discrétion. Les personnes souhaitent transmettre avec une grande humilité et non pas pour briller ou avoir un monument à leur effigie. »

Est-ce qu’il y a eu une ou des transmissions qui vous ont plus marquée que les autres, dont vous vous souviendrez longtemps ?

C.D. : À l’origine, la fondatrice a elle-même transmis son patrimoine à l’association, ce qui nous permet aujourd’hui d’avoir des bureaux incroyables. Donc c’est vraiment dans notre esprit ! Ce legs initial a vraiment influencé notre façon de voir les choses !

Sinon, ce qui me marque le plus souvent, c’est la discrétion. Les personnes souhaitent transmettre avec une grande humilité et non pas pour briller ou avoir un monument à leur effigie. Elles veulent aider efficacement mais toujours avec discrétion. Je pense d’ailleurs à un monsieur qui ne veut surtout pas qu’on le nomme : il veut que ça reste discret parce qu’il nous dit se sentir petit face à toute la beauté de ces monuments, c’est vraiment touchant.

Je me rappelle aussi d’une personne qui souhaitait nous faire un legs en pensant déjà à la transmission future. Cette personne désirait offrir des visites de monuments aux enfants de classes situées dans des zones défavorisées pour que chacun puisse avoir la chance de découvrir le patrimoine. C’est une façon de se tourner éternellement vers les autres générations et créer une grande chaîne, c’est très beau.

Quelle est la principale difficulté que vous rencontrez lors des successions éventuelles ?

C.D. : Il y a différents stades dans un projet de transmission. D’abord avoir l’intention de donner, après les gens nous contactent et nous donnent leurs propres idées de transmission et c’est ensuite à nous de leur dire si telle ou telle chose va être possible ou plus compliquée pour telle ou telle raison car, bien sûr, il y a un cadre juridique à respecter d’une part comme de l’autre. Il y a tout un échange à avoir, ce n’est pas comme lorsqu’on fait un don ponctuellement comme à Noël par exemple.

Dans le cas où le legs d’une personne était une intention secrète et que nous n’avons pas eu de contact avec elle en amont du décès, il arrive que nous devions refuser un legs. Je pense à une personne qui souhaitait nous donner sa maison mais elle avait 2 enfants et n’avait pas du tout fait le point avec son notaire. Pour nous c’est très risqué en cas de présence d’héritiers : il y a un risque qu’ils soient spoliés et qu’ils se retournent contre nous, ce n’est pas du tout le but !

Château de Médavy (61). © Cécile Dégremont

Un petit mot pour terminer ?

C.D. : Prendre la décision de transmettre, quel que soit le projet mais encore plus dans le secteur du patrimoine, c’est savoir ce qui va perdurer après votre disparition. Souvent, vous avez vous-mêmes reçu cet amour du patrimoine. Si vous souhaitez le transmettre aussi après votre disparition, vous savez que vous pouvez nous faire confiance, vous connaissez ce que nous faisons et c’est aussi votre geste qui va contribuer à toutes ces actions que l’on mène au quotidien.

« Vous connaissez ce que nous faisons et c’est aussi votre geste qui va contribuer à toutes ces actions que l’on mène au quotidien. »

Vous souhaitez en savoir plus sur les legs, donations et assurances-vie ? Contactez votre interlocutrice privilégiée Constance Demartial, par e-mail à constance.demartial@vmfpatrimoine.org ou par téléphone au 01.40.62.61.80