Label VMF Patrimoine historique - Manche - Normandie

Château dit La Cour d’Octeville l’Avenel (XVIIIs.), construit à l’emplacement du château-fort des Avenel. Construit dans la seconde moitié du XVIII siècle (1773-1783), par un architecte de Valognes, Louis Lebrun, à la demande du comte d’Octeville, André de Hennot. Haut d’un étage sur rez-de-chaussée, sa façade est agrémentée d’un pavillon central à pilastres qui s’ouvre au rez-de-chaussée comme à l’étage par une porte-fenêtre. Les baies présentent cinq formes de linteaux différents. Un colombier, dans les communs, est antérieur à la construction du château actuel. Il semble que ce soit André de Hennot qui venait d’épouser, le 19 décembre 1768, Hyacinthe de Thieuville, dont le père, Hervé-Charles-François de Thieuville, Marquis de Montaigu et la Brisette, était Baron haut-justicier de la Haye-du-Puits, qui présida à la construction de cette imposante demeure. D’un premier accord du 3 mars 1773, entre le Chevalier de Thiéville et Louis Lebrun, entrepreneur à Valognes, il résulte que ce dernier s’engage à exécuter, dans un délai de dix-huit mois, et pour 5305 livres, les ouvrages prévus au devis. Un second devis du 21 avril 1775 prévoit « des ouvrages de maçonnerie, charpente, couverture, menuiserie, ferrure, vitrage, pavé, plafond et peinture d’impression qu’il convient de faire au bout de bâtiment que Monsieur d’Octeville désire faire construire sur sa terre d’Octeville, ainsi que les changements et réparations qu’il convient de faire à l’ancienne maison ». Enfin une charpente dans le pavillon Est porte la date de 1780. La façade principale au sud, d’une longueur peu habituelle, est coupée au centre par un pavillon à pilastres qui s’ouvre au rez-de-chaussée par une porte-fenêtre au linteau en plein ceintre et par une porte-fenêtre de même nature à l’étage ; celle-ci donne sur un balcon extérieur meublé d’un garde-fou de fer forgé d’un travail délicat. Cette partie centrale est surmontée d’un fronton triangulaire qui porte le dessin de deux blasons ovales difficilement lisibles aujourd’hui.

A la partie Nord, les pavillons forment une avancée de la largeur de deux fenêtres, sur une façade qui en comporte deux rangées de trois. Ils sont tous les deux dominés par un fronton en arc surbaissé décoré d’un épais boudin et portent en leur centre un œil-de-bœuf. De ce côté, la façade centrale est sans décrochement. Sur le côté du pavillon ouest, les linteaux sont en arc de cercle à clef de voûte aux demi-fenêtres du rez-de-chaussée et à clef de voûte aux linteaux droits de l’étage.

C’est la diversité assez exceptionnelle des linteaux des fenêtres qui constitue l’élément décoratif essentiel de cette grande construction par ailleurs d’une régularité assez stricte.

Les communs ne sont pas sans intérêts ; ils comprennent un colombier, sans doute plus ancien, et un bâtiment d’exploitation agricole qui se prolonge par un porche à porte piétonne et à porte charretière et par une chapelle désaffectée que surmonte à son pignon un petit beffroi carré. Les deux baies de la chapelle ainsi que les entours du porche ont une décoration à moulurations prismatiques d’esprit gothique flamboyant vraisemblablement réalisé au XVIème siècle.