Prix nationaux - Prix VMF - Centre-Val de Loire - Cher

Le Prix VMF – Fonds de dotation Belle Main d’une valeur de 4 500 €, est remis à la commune de Châteauneuf-sur-Cher pour la restauration d’une crèche du XIXe siècle (Cher, Centre-Val de Loire).

La crèche grandeur nature de Châteauneuf-sur-Cher, témoin de l’art religieux de la fin du XIXe siècle

La basilique Notre-Dame des Enfants tient son nom d’une histoire unique qui commence en 1861. En effet l’abbé Ducros, nouveau curé de Châteauneuf-sur-Cher découvre une église en ruine. Afin de la reconstruire, il lance un appel aux dons auprès de tous les enfants du pays. Les dons affluent et la première pierre est posée en 1869, dix ans plus tard l’église est ouverte au culte. Le curé achète en 1887 une crèche à l’Institut catholique de Vaucouleurs. Elle provient de la Manufacture d’art religieux Pierson, ouvert par Martin Pierson en 1860. L’institut est créé par ce dernier en 1865 afin de pouvoir produire des statues en pierre, plâtre, terre cuite et en fonte de fer. Après la guerre de 1870, l’entreprise connaît un grand succès à travers tout le territoire. Différents ateliers voient le jour : atelier de peinture sur bois, de vitraux ou encore de sculpture. La notoriété de Pierson ne fait que s’accroître et ainsi, elle dépasse les frontières françaises pour atteindre le monde entier. Mais le XXe siècle connaît divers évènements qui viennent nuire à l’activité de l’entreprise. Les codes de l’art sacré changeant, les statues de Vaucouleurs sont de plus en plus écartées des goûts de l’époque. La Seconde Guerre mondiale vient nuire davantage à son activité et la Maison ferme ainsi ses portes officiellement en 1967. Il ne nous reste que quelques documents, dessins et aquarelles de Martin Pierson, qui sont conservés au Musée historique lorrain à Nancy.

La crèche disparue puis retrouvée, le miracle de Noël

C’est en 1991 que la crèche avait été vendue dans la plus grande indifférence par le curé de la paroisse. Après trente années de disparition, ce magnifique ensemble statuaire du XIXe siècle est en vente sur internet. C’est ainsi que le curé l’abbé Benoît et la commune la retrouvent. La justice s’empare du sujet et coup de théâtre, en décembre 2020, les santons sont finalement rapportés à la commune, sans contrepartie. Le miracle de Noël s’est opéré. Fière de ce pan de leur histoire, la commune, avec le soutien de la paroisse, veut désormais envisager la restauration de cet ensemble de 14 statues grandeurs natures en plâtre polychrome. L’église attend avec impatience de pouvoir à nouveau accueillir sa crèche.

Un Prix VMF – Fonds de dotation Belle Main d’une valeur de 4 500 € sera dédié à la réfection des santons : nettoyage, reprises et consolidations ainsi que des réintégrations colorées illusionnistes. ​La restauration sera confiée à Elodie Beaubier, restauratrice de sculptures installée à Saint-Bonnet-de-Tronçais dans l’Allier. Les premiers santons devraient être visibles pour Noël 2022.