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Septembre 2022 : escapade en pays Chartrain
Tout le mérite de cette journée mémorable revient à Anne Marie Palluel qui, ayant adhéré à l’idée d’une sortie non loin de Paris, nous a fait bénéficier de sa connaissance parfaite de sa ville et de ses alentours.
Ainsi, limitée au départ à la visite de jardins remarquables et d’un atelier d’artiste, cette escapade s’est élargie à ce monument incontournable qu’est la cathédrale de Chartres, revisitée grâce à un guide exceptionnel.
C’est à Illiers Combray que nous attendent M et Mme Jean Louis Sauvat, que nous avions rencontrés avant les confinements lors d’une randonnée VMF au Saillant. Elle, est devenue paysagiste et jardinière presque par hasard. Lui, est un sculpteur reconnu, spécialisé dans l’art équestre. A leur demeure d’un charme incontestable sont adjoints un petit parc, domaine choyé par la maîtresse de maison, qui l’a conçu de A à Z, et les ateliers du sculpteur qui est aussi peintre et dessinateur.
La présentation, par l’un et l’autre, de leur art, des choix y présidant, et de l’œuvre qui en résulte a suscité force questions tout au long d’une matinée hélas un peu grise ; qu’aurait-ce été si le soleil eût été de la partie ? Le parc aurait été plus resplendissant mais l’intérêt n’en aurait pas été accru. Quant à l’atelier, quel enchantement d’entendre l’artiste expliquer les sculptures réalisées dans toutes sortes de matériaux jusqu’à l’ébauche du monument, hélas non financé, des milliers de chevaux tués à Borodino…
Qui dit Illiers, dit Proust, et le bien nommé restaurant « la Madeleine d’Illiers » nous accueille au moment où tombe la pluie. Rapide visite à l’église du lieu, bien sûr longuement décrite par Proust dans son œuvre, avant de gagner Chartres.
C’est d’abord Anne Marie Palluel, jardinière elle aussi, qui nous fait d’abord visiter son jardin enchâssé dans les restes d’un ancien prieuré. Plus petit que celui du matin, il n’en est pas moins intéressant avec sa conception ordonnée en carrés autour d’une fontaine, réminiscence du cloître disparu. Tout l’art, ici, réside dans le choix des plantes, leur exposition, le mélange des teintes. Complétée par l’ouverture d’une maison au charme certain et même raffinée, cette visite s’achève par un bien agréable rafraîchissement, écourté par l’obligation de rejoindre la cathédrale.
Aucun des participants n’oubliera cette visite en tous points exceptionnelle. Certes, Notre Dame de Chartres vient d’être restaurée et son aspect intérieur, restituant volumes et décors de l’origine, ne laisse jamais indifférent. Mais les séquences déclinées par notre guide nous offrent non seulement le plaisir de la découvrir sous un jour différent, mais nous plongent, grâce à son érudition, dans un univers insoupçonné : lire un vitrail, labyrinthe, époustouflante clôture du chœur, sculptures du transept nord. Ce sont des parcours symboliques, liturgiques et catéchétiques qui nous ont été comptés – et laissés bien souvent ébahis. Les hommes du Moyen Âge qui ont conçu et réalisé ces merveilles ont beaucoup à nous apprendre !
S’il faut exprimer, après tous les remerciements que nous devons à nos hôtes et à Anne Marie, un regret, c’est que la date de cette sortie ait, sans doute, été un peu trop précoce : les festivités multiples de la fin septembre ont certainement empêché que cette sortie connaisse le succès d’assistance qu’elle méritait de toute évidence. Mais, hélas, aucune autre possibilité n’était jouable au début octobre…