Thématique : patrimoine Lieux : Haute-Savoie

Nous nous sommes retrouvés nombreux pour cette journée d’automne qui a eu lieu dans le Chablais. Un parcours qui nous a conduit de Brenthonne puis Allinges au village de Nermier où nous avons déjeuné (merci à Noélie Schoenlaub, membre des VMF et de l’association Notre-Dame du lac, pour l’organisation de ce moment convivial), jusqu’à Yvoire sur le bord des rives du lac Léman. L’occasion de découvrir ou redécouvrir certains hauts lieux de ce territoire chargés d’histoire militaire ou religieuse.

 

Château d’Avully

Ce château fait partie des monuments retenus par la mission Bern dans la cadre du loto du patrimoine. (Le VMF est très impliqué dans le Fondation du patrimoine qui soutient les candidatures).

Propriétaires : la famille Guyon

Achat du château en ruine en 1970 par le père des propriétaires actuel (entrepreneur fabriquant des fours industriels notamment pour la boulangerie) qui avait une formation de tailleur de pierres. Objectif : remonter le château à partir de plans trouvés à Genève datant des années 1600 et lui donner une dimension historique.

Lieu historique ancien : de nombreuses tuiles romaines laissent supposer qu’il y avait une ferme agricole à cet endroit-là.

Le château comptait autrefois deux fossés. La nappe phréatique sur laquelle il est construit remplit son fossé actuel.

Visite des salles :

Grande salle (la aula) évoque les châteaux du Val d’Aoste. Aux murs, les blasons de toutes les familles de Savoie.

La salle des armes (copies d’armes anciennes) en souvenir de l’attaque du château en 1604 au moment de l’escalade de Genève, vengeance du roi de France à l’égard du duc de Savoie et mise au pas des seigneurs locaux. La Savoie perdra de nombreux territoires à ce moment-là.

La salle des dames dont les fresques représentent des femmes célèbres de l’histoire de la Savoie (Bonne de Bourbon, Anne de Chypre qui avait acquis le Saint Suaire, Louise de Savoie et Marguerite d’Autriche) ainsi que la vie des femmes de Savoie (peintures élaborées à partir d’un livre d’heures de Savoie).

La cuisine

La salle des archives et des armes

La salle de Cruet avec des fresques de style moyenâgeux inspirées de celles du château de Cruet qui représentent le roman de Girart de Vienne (chanson de geste)

La salle de l’histoire de la Savoie (avec des panneaux explicatifs du 1er siècle avant JC à 1860).

La salle des messieurs (pendant de la salle des dames), reproduction de celle du château de la Manta (au nord de Milan)

La salle de chasse et la reproduction des livres d’enluminures commandées par Gaston Phoebus au XVe siècle.

La salle de garde située dans la tour amande (du nom de sa forme)

La chambre du seigneur d’Avully et le portait original de 1501 découvert par hasard lors de la reconstruction.

Commentaire : à faire avec des enfants, très pédagogique.

 

Les Allinges (la colline aux deux châteaux)

Il reste peu de choses des châteaux d’Allinges si ce n’est des ruines et une petite chapelle avec une fresque d’inspiration byzantine tout à fait remarquable qui date du 11e et mérite le détour.

 

Nermier (charmant village)

Situé non loin du lac Léman, le village de Nermier abrite une chapelle qui a été restaurée grâce à la mobilisation des habitants et des membres de l’association Notre Dame du Lac auxquels le VMF a remis un chèque de 3 000 € en présence d’élus, de religieux, d’amis de l’association et de membres du VMF.

Histoire de la chapelle

Le projet de la chapelle est porté par l’abbé Ferdinand Favre, enfant du pays qui veut construire un sanctuaire pour le vierge.

1856 : pose de la première pierre. Le financement provient de la vente d’objets récupérés. L’abbé devient « le chiffonnier de la Sainte Vierge ».

21 novembre 1861 : inauguration.

A la mort de l’abbé, la chapelle passe entre les mains de différents propriétaires puis est laissée à l’abandon et cédée au diocèse d’Annecy dans les années 70. Les paroissiens entreprennent des travaux de restauration.

1988 : création de l’association Notre Dame du Lac.

140 K€ de travaux ont été réalisés pour lui redonner vie. C’est aujourd’hui, un lieu cultuel et culturel.

Les élus présents ont salué le travail de l’association et la richesse d’une collaboration privé/public, religieux/laïque ainsi que la nécessité de faire vivre des lieux de ressourcement spirituel. Dans un département qui compte le moins de bâtiments classés du fait des guerres de religion, de la Révolution et de la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat, cette action mérite d’être encouragée.

 

Château d’Yvoire (visite privée)

À l’origine, au XIVe, c’est une maison forte, un donjon défensif situé entre la Savoie et le Faucigny, qui sert d’abri en cas de guerre et de logement de garnison. Lieu stratégique, c’est aussi un lieu de surveillance (et de péage) des trafics sur le lac et sur terre (une seule route longe le lac et passe par Yvoire).

Détruit par les Bernois à la fi n du XVIe siècle, la ruine est rachetée par la famille Bouvier en 1655. De nombreuses péripéties sont liées à l‘histoire de ce château et de cette famille. Le bâtiment a été restauré entre les deux guerres par le grand père de l’actuel propriétaire pour y loger ses 15 enfants. La 12e génération l’occupe actuellement.

Après une balade sur les différentes terrasses surplombant le lac et balayées par le vent, les membres du VMF ont eu la chance de pouvoir entrer dans le château et de visiter le salon et la salle à manger de cette belle bâtisse.