Thématique : Visites Lieux : Indre-et-Loire

 

Crissiacum en palladium  « Avec les Turpin pour le Turbin »

En cette chaude journée de juin, Laurence de Livois réunit les membres d’Indre-et-Loire, heureux, après ce long confinement hivernal, de se retrouver et de partager en liberté et en gaieté cette sortie dans un des plus beaux villages de France ! Un rallye pédestre est organisé, sous la férule de Mme Berthelemot, en répartissant en équipes parents et enfants avec  un questionnaire à l’appui sur le village et le château de Crissay ! 

                              

   Mme Chaigneau, guide-conférencière, nous entraîne vers l’église Saint Maurice, qui se trouve un peu à l’écart et au sud du village. Il reste de l’église primitive du IXème siècle, le transept ainsi que des vestiges romans, dont des contreforts d’un bâtiment du XIème siècle. L’église fut reconstruite fin XVème – XVIème siècle par Lancelot Turpin et ses successeurs, seigneurs de Crissay et consacrée en 1527 sous le vocable de Saint Maurice dont la statue en cuirasse de centurion nous accueille au-dessus de la porte d’entrée. Il reste à l’intérieur une piscine ou lavabo d’autel datant du XVIème siècle. Dans la sacristie est creusé un enfeu qui porte  une inscription funéraire à la mémoire de Jacques Turpin, mort en 1520 et de son épouse Catherine du Bellay, cousine de Joachim du Bellay, et de leurs cinq enfants. 

Après un petit détour au bord de la Manse, où on peut admirer un grand lavoir, c’est  l’entrée dans le village par le sud (où se trouvait autrefois une ancienne porte), rue du Puits-Auger. On remarque alors de très jolies maisons : la maison de Justice du XVème siècle, la maison Gaby, dite de Charles VII, où ce dernier serait passé, la maison du Grand Charroi, fin XVème-début XVIème siècle, place du Grand Charroi, dont le toit est percé de trois grandes lucarnes surmontant  des fenêtres à meneaux. Toutes sont ornées de sculptures diverses : têtes d’animaux, feuilles d’acanthes, grappes de raisins… Au  nord du village, un logis a conservé une fenêtre à meneaux et une tourelle à encorbellement : il semble avoir servi d’assise à la porte Bigot, l’une des quatre poternes de l’enceinte qui clôturait la « ville », et qui,  après la Guerre de Cent Ans, fut reconstruite par François Ier pour la défendre contre aventuriers ou autres gens d’armes  sévissant à l’époque !

                     

                             

Les visiteurs se dirigent ensuite vers le château accueillis par M. Godron, dernier propriétaire. Passionné des lieux, il restaure avec courage et détermination les lieus depuis quatre ans ! Il évoque l’historique des Turpin qui possédèrent la châtellenie de Crissay  du XIIème au XVIIème siècle. Vers 1632, les familles de Beauvau et de Choiseul en prirent la succession jusqu’à la Révolution. Par la suite, le château servira de fermages à usage agricole jusqu’à nos jours. 

                          

                             

Le château est bâti sur les fondations d’une ancienne forteresse, qui sont surtout constituées, tant au Nord-Ouest qu’au nord, d’une tranchée (douves sèches) très profonde séparant le château du coteau creusé de galeries souterraines dont certaines ont servi à la construction de cet immense édifice et d’autres de souterrains-refuges (l’un long, de plus de 400 m.  aboutit à la porte Bigot )! M. Godron explique les différentes parties du château : la façade nord, partie la mieux conservée et qu’il a restaurée, domine la cour face à la chapelle. Cette façade est ornée de fenêtres carrées surmontées de fenêtres à double-croisée. Le premier étage possède une double travée sous 6, 50 m de plafond et le deuxième étage se compose d’une salle unique de 120m2. La chapelle du XVIème siècle de l’autre côté de la cour comporte une élégante porte encadrée de deux pinacles. L’intérieur d’une hauteur exceptionnelle renferme un oratoire latéral voûté sur croisée d’ogives et un lavabo d’autel.

                            

Après la visite de la chapelle, c’est le moment choisi pour remettre la récompense du Concours VMF et le  prix de « Patrimoine, toute une histoire » aux élèves de la classe de CM1 de l’école de Saint-Pierre-des-Corps pour leur remarquable travail, alliant mathématiques et patrimoine. Laurence de Livois expose le document en présence de Mme Chevillard du Conseil du Département et de Mme Tardits de la Fondation du Patrimoine et bien sûr de l’institutrice qui a su si bien insufflé aux enfants ce goût de l’histoire allié au patrimoine. Un verre de l’amitié dans la cour du château permet aux membres du VMF 37 de remercier tous ceux qui ont contribué à la réussite de cette belle journée.