Thématique : Visites Lieux : Corrèze
Demeures et parcs du XIXeme en Haute Corrèze ( mai 2021)
Signes éloquents d’une grande attente de sorties après tant d’avanies, plus de soixante cinq personnes s’étaient inscrites pour cette série de visites au grand air, et certaines venant de fort loin… Ni le froid ni les averses n’ont incité les participants à anticiper leur retour à domicile.
Trois propriétés ayant des caractères communs étaient au programme de cet après-midi. Autour de bâtiments construits ou agrandis au tournant du XIXeme siècle, ont été soignés cadre paysager et plantations d’arbres souvent remarquables. Au surplus, les deux premières demeures sont les réalisations de deux frères qui, chacun pour son compte, ont voulu remplacer des bâtisses traditionnelles du pays par d’incontestables châteaux au goût du jour : celui de Sceaux pour l’un, et le style médiéval pour le second.
Une longue allée de résineux conduit vers l’éperon dominant la Luzège où Roussille fut édifié. Un café, expurgé de savoureuses madeleines pour cause de distanciation sanitaire, nous y est généreusement offert. M. William Passemard, le propriétaire, nous compte l’histoire de cette terre, relevée par la présence en ces lieux, il y a trois cent cinquante ans, de la célèbre duchesse de Fontanges, au destin aussi fabuleux que météorique… Il évoque l’importance du domaine et le train de vie qui fut celui du nouveau Roussille au temps de son créateur et de ses descendants, et ce jusqu’à une époque récente. La restitution des jardins , attribués à Le Nôtre, et d’une succession de vastes terrasses inusuelle pour la Corrèze sont au cœur de ses projets, ainsi que le remplacement de la chapelle abattue par une tempête.
Raoul Calary, une des figures marquantes de la politique corrézienne d’avant 1900, avait fait édifier à Mialaret, non loin de là, le château Néo-médiéval que nous visitons ensuite sous la conduite du gestionnaire d’un domaine dédié depuis soixante années au tourisme. Il nous explique la conception complète voulue par le créateur de Mialaret, qui a pensé aux moindres détails pour assurer le confort voulu. Un des épisodes les plus curieux de ce domaine est celui où le Parti communiste en a pris le contrôle, organisant les loisirs – et le travail !- des vacanciers, placés sous la supervision d’un directeur-châtelain qui accaparait l’une des plus belles parties du château… le souvenir de la Maréchale de Lattre est également évoqué, car elle était issue de cette famille Calary et en avait conservé pour Neuvic un grand attachement.
Mialaret est en effet à un jet de pierres de Neuvic où nous terminons notre circuit. Au milieu de la petite cité, s’étend le vaste domaine de la famille d’Ussel, et Mme d’Ussel nous y accueille. Après un rappel historique sur l’origine de ce domaine et l’arrivée par mariage de sa famille à Neuvic, elle multiplie au cours d’un parcours ponctué d’étapes judicieusement choisies les explications sur le pourquoi et le comment d’un arboretum qui a pris appui sur le parc d’origine en le magnifiant. C’est une passionnante histoire que cette évolution d’un parc à la Choulot, menée par elle avec détermination et persévérance, malgré les tempêtes et les difficultés de tous ordres. Des espèces inhabituelles pour la Haute Corrèze ont été implantées, des éléments d’architecture minérale comme végétale recréés ou ajoutés, des sculptures installées dans un cadre paysager organisé pour les mettre en valeur, sans oublier la chapelle Saint Guillaume qui n’est autre qu’un petit bâtiment transformé, écrin de vitraux originaux à la riche symbolique… Instructif et bien agréable parcours que le nôtre, grâce à des commentaires fort riches sur la conception des parcs, la botanique, l’architecture paysagère etc…etc… Hélas, la perspective du couvre-feu, plus que la menace d’averses, nous a contraints à abréger…
Une nouvelle fois, nous ne pouvons que remercier les propriétaires qui nous permettent ce type de sortie, unanimement appréciée.