Thématique : Visites Lieux : Deux-Sèvres
Les 21 et 22 septembre 2020, Denys de Lavenne, délégué adjoint des VMF de la Vendée, et son épouse Annick nous ont emmenés en car découvrir quelques demeures intéressantes des Deux-Sèvres. Nous étions au total 38 dont Claude Nouzille, déléguée de la Vendée. Nous visitâmes six châteaux situés entre Airvault et Niort, tous merveilleux et originaux.
Château de Saint-Loup
Nous sommes accueillis à Saint-Loup-Lamairé par Monsieur Charles Henri de Bartillat, propriétaire depuis 1992. Ancien avocat qui a tout lâché pour ce coup de cœur, il nous émerveille par l’énergie qu’il déploie pour redonner à cette demeure son panache d’antan. Chambres d’hôtes, mariages, fêtes familiales, séminaires résidentiels, tout est prétexte à mettre à disposition de ses hôtes un lieu chargé d’histoire et meublé à l’ancienne.
Ancienne motte féodale, le château témoigne de mille ans d’histoire. Deux monuments d’époques bien distinctes le composent.
La base de l’ancienne forteresse est entourée de douves en eau et dont subsiste une imposante tour carré, datée du XIIème siècle, ancien donjon. Des bâtiments adjacents ont été modifiés au XIXème.
Face à la grille principale se dresse le château, construit par la famille Gouffier au XVIIème siècle sur l’enceinte médiévale Cette famille portait le titre de Marquis de Carabas, qui inspira Charles Perrault auteur du fameux comte du Chat botté. La propriété passe ensuite en 1645 successivement à trois familles de fermiers généraux. Le château connaît une période faste d’embellissement. Vendu en 1894 aux Maussabré pour un siècle, la demeure est léguée à la Ligue contre le cancer, période d’abandon pour le domaine.
Le plan du parc dessiné à la française s’ordonne autour de plusieurs jardins. Devant l’orangerie des fleurs à profusion colorent l’espace clos de murs. Son bâtiment composé d’une pièce de grandes dimensions abrite l’hiver des plantes.
Derrière le château, entre le Thouet et le canal, l’immense étendue de verdure rectangulaire, est planté d’arbres fruités.
En franchissant le canal, construction typique des jardins du XVIIème siècle, on aperçoit au loin un pavillon carré qui assure le passage entre les deux rives du canal. Devant nous le portail d’entrée de la cour de l’orangerie et, le long du canal, la ménagerie dont la cour contient la fuye qui sera prochainement transformée en un lieu festif pour les réceptions.
A l’issue de cette visite, un très bon repas nous fut servi au relais du Chapeau Rouge situé à proximité du château.
Château de Maisontiers
Monsieur et Madame Macé de Lépinay nous accueillent ainsi que l’un de leurs fils, dans la cour d’honneur de leur demeure.
Maisontiers était, semble-t-il, dès le XIIIème siècle un fief des Chevaliers Hospitaliers.
À la fin du XVème siècle, Claude de Montjehan rachète la demeure, et la modifie pour bâtir le château actuel. Elle le vend en 1544 à Guyonne de la Bernardière, épouse de René de Tusseau.
Maisontiers comprenait alors le bâtiment central tel qu’on le voit actuellement avec ses façades sur les douves qui atteignent 110 mètres de long et la cour d’honneur. Comme aujourd’hui, ce bâtiment se terminait par les deux grosses tours rondes, aux toits en poivrière.
Jusqu’à la Révolution la famille de Tusseau apporta peu de modifications, hormis un escalier droit qui fut percé dans le bâtiment principal.
A la Révolution, le château est vendu comme bien national. Les descendants des Tusseau le rachètent pour revenir finalement aux Wissocq, famille de Mme Macé de Lépinay qui avec son mari repris le flambeau en décembre 1996. C’est alors que d’importants travaux ont été entrepris. Le château, ses douves et certaines parcelles du domaine sont classés monuments historiques depuis fin 2013.
Château de la Roche-Faton
Madame du Dresnay nous accueillent dans son château avec son fils Renaud à Thénezay. Le château de la Roche-Faton est élevé à l’emplacement d’un château plus ancien du XIIème siècle. Les Chasteigner en devinrent propriétaires par mariage. Ses membres, ont été à plusieurs reprises au service des rois Louis XI et Charles VIII. Il a brûlé au début du XVème siècle lors des conflits opposant les Armagnac et les Bourguignons. Il fut vendu vers 1544, aux Pidoux. On doit à Mathurin Pidoux la reconstruction de l’ancienne forteresse médiévale à partir de 1544. En 1565 le roi Charles IX y dormit une seule nuit.
Il se compose de trois corps de bâtiments flanqués de tours rondes aux angles. La porte, pratiquée au milieu d’une aile latérale, au sud, est surmontée d’une galerie de mâchicoulis et accompagnée de deux tours dont l’une, celle de gauche, est une reconstruction moderne. Une tour d’un escalier à vis se trouve dans l’angle intérieur de la cour.
De la famille Pidoux, la Roche-Faton passa aux de Vassé par mariage qui s’attachèrent à transformer les abords du château pour en faire une demeure plus gaie. Ils firent dessiner des jardins à la française et construire les ailes de communs à la place des murs de fortifications ; ils aménagèrent à l’intérieur des salons au goût du jour.
La dernière héritière de cette famille, épousa, en 1797, Charles-Marie-Auguste de Beaumont, marquis d’Autichamp, général vendéen. Il mourut à la Roche-Faton en 1859. Son corps repose dans la chapelle du château.
Une de ses petites filles épousa, en 1865, le comte René Aymer de la Chevalerie, arrière-grand-père de Mme. du Dresnay. Il fit restaurer château.
Après cette visite nous nous restaurons et nous nous reposons au Mercure de Niort pour la nuit.
Château de la Villedieu de Comblé
Monsieur Christian Bourguignon nous accueille dans son château à la Mothe Saint-Héray dont il est propriétaire avec son épouse depuis 1992.
Les premières traces du château apparaissent en 1354 lorsque un aveu est rendu par le chevalier de Curzay. Le propriétaire, la famille Gillier, obtint de Charles VII, au 15ème siècle, l’autorisation de construire une maison forte pour résister aux Anglais. Le château occupait une position stratégique, situé sur une île et était protégé par une première enceinte de fossés entourant une vaste cour. Vers 1543, la reconstruction de la demeure est entreprise. La façade sud a été totalement remaniée. Elle est encadrée de tourelles en encorbellement, reposant sur une galerie de cinq arcades à cintre surbaissé au rez-de-chaussée, ornée de lucarnes à cariatides et d’une frise sculptée de têtes sous la corniche. La façade nord s’appuie sur deux tours, l’une carrée, l’autre pentagonale. Côté est, le pignon est flanqué de deux tourelles en encorbellement, et surélevé d’un fronton. Les trois communs datent du XVIIème siècle. Le porche flanqué de deux tours date du XVème siècle. En 1698, Louis XIV érige la châtellenie en marquisat. Vendu comme bien national, le château changea plusieurs fois de propriétaires. En 1876, à l’ouest, les restes du donjon sont remplacés par un pavillon en avant-corps sur trois niveaux. Nous terminons le tour de la propriété par le jardin potager.
La matinée prit fin au restaurant l’Authentique à Echiré.
Château de la Pimpelière
Madame Verouillé nous accueille dans le domaine de la Pimpelière à Sainte-Ouenne, propriété de sa famille depuis le XVème siècle. Le corps de logis rectangulaire, flanqué d’une tour ronde à chaque extrémité sur la façade à cinq travées dominant la vallée de l’Egray se dresse en son milieu. La terrase est bordée de balustres du XVIème. Des remaniements sont intervenus au XVIIIème siècle. Son jardin à flanc de côteau est parsemé de sculptures contemporaines de très bon goût. Le château tire son appellation d’une famille Pimpeau, jadis propriétaire de ce lieu et d’un moulin voisin qui porte toujours ce nom. A la fin du XVème siècle, la Pimpelière était aux mains d’Antoine Chabot, sieur de Thélouze.
Château des Loges
Madame Chebrou de La Roulière nous accueille à la Chapelle-Bâton dans le château dont elle est propriétaire avec son mari. Le château formait une seigneurie connue depuis le XVème siècle. La façade postérieure nord est la plus ancienne. Aux XVème et XIVème siècles, le logis est flanqué de deux tours de défenses. En 1776, le corps de logis principal est agrandi d’une aile ouest et une chapelle construite dans le parc. En 1780, deux pavillons complètent les deux ailes. Les communs sont construits en 1820 dans le prolongement des ailes du château et deux grilles ferment la cour. Un pigeonnier avec son échelle tournante et ses 1500 boulins, un potager clos avec pavillons servant de logement au jardinier et de remise, une fontaine et son lavoir, ainsi qu’une chapelle, complètent l’ensemble.
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Après une collation prise dans le parc à l’ombre du pigeonnier, offerte par les VMF, nous regagnons La Roche-sur-Yon après à peine 2 heures de trajet en car.
Ce furent deux jours de belles visites.