Thématique : Visites Lieux : Creuse
Une belle et chaude journée d’été
Au printemps nous avions pratiquement renoncé à organiser notre habituelle sortie d’été. Puis avec le déconfinement, la possibilité d’utiliser un autocar, l’espoir est revenu et une sortie classique a pu être programmée. Une complication de dernière minute, avec la recrudescence de l’épidémie, a conduit à demander une autorisation préfectorale et le port du masque a été rendu obligatoire. Il n’y a donc pas eu de photo de groupe.
Autour de Bonnat
Il s’agissait d’un circuit court, permettant de visiter les nombreux châteaux de la région. La plupart sont à l’origine des dépendances de Malval, souvent enrichies à l’époque des maçons creusois. Aujourd’hui tous leurs propriétaires se connaissent et se fréquentent, certains ont des liens de parenté.
La sortie, organisée à l’habitude le troisième jeudi du mois, donc le 20 août, a obtenu un franc succès avec 83 participants.
Ralliement au château de Mornay
L’histoire ancienne
Le château est entouré d’un magnifique parc de 40 hectares. Les premières traces apparaissent en 1418 comme métairie appartenant à Marguerite de Malval, qui exigea que les propriétaires suivant portent le nom de Mornay. Le château fut construit au XVIe siècle. Au début du XIXe siècle, l’édifice fut racheté par le comte Jules Henri Beaufranchet. Son neveu fit restaurer la bâtisse en 1855.
L’histoire moderne
Au XXe siècle le château est la propriété de la famille d’Abadie. Maire de Bonnat depuis 1973, puis députée en 1981 et enfin ministre sous Mauroy, Nelly Commergnat a réussi à exproprier la famille d’Abadie, pour cause d’utilité publique, avec le projet d’un golf qui n’a jamais vu le jour.
Une solution d’utilisation a finalement été trouvée en 1995 en construisant un circuit automobile, avec le directeur de circuit Pierre Petit, évincé du Circuit du Mas du Clos par un fils de la famille Bardinon. Il a un bail emphytéotique avec la mairie. Il s’agit d’un circuit privé, a caractère commercial pour des stage d’initiation de conduite sportive.
L’intérieur du château est démeublé et peut servir à l’occasion pour des réceptions.
Le château de Lasvy, à Champsanglard
C’est un château de style Renaissance, propriété de la famille Chagnaud-Clément, où nous sommes reçus par Hubert Clément et son épouse Véronique, qui apprécient la tranquillité du lieu et le considère plutôt comme une maison de campagne qu’un château. Lui est l’arrière petit-fils de Léon Chagnaud entrepreneur de Travaux Publics, constructeur du barrage d’Eguzon et sénateur de la Creuse qui achète le château de Lasvy en 1898 et le rénove.
Mais au départ il s’agissait d’une seigneurie fortifiée, qui a appartenu à la famille de La Selle de 1435 jusqu’à la révolution. Il n’en reste plus qu’une aile, la tour centrale et à l’arrière les douves, actuellement asséchées pour cause de travaux.
Le château de Grandsagne
Nous sommes accueillis par Cyr Barthélémy, propriétaire, qui nous offre en premier lieu des rafraichissements bien appréciés par cette forte chaleur. Le château appartient à la famille Ajacon de Gransagne depuis le XIIe siècle. Le corps de logis date de 1597, reconstruit après les guerres de religion. Des projets de fortification importants furent ensuite envisagés, mais ne reçurent qu’un commencement d’exécution. Le mot sagne faisait alors référence à des marais ou des étangs, mais il n’en subsiste plus rien.
La porte d’entrée est surmontée des armes de la famille Ajacon avec 5 fusées d’argent, que l’on retrouve également dans l’église de Malval.
Nous faisons ensuite le tour pour voir la face arrière.
L’auberge des pêcheurs
A la Celle Dunoise, au bord de la Grande Creuse, très agréable repas servi avec gentillesse et rapidité.
Le château de Beauvais
Nous sommes accueillis par la propriétaire Madame Marquet de Vasselot, propriétaire, elle aussi descendante de Léon Chagnaux mais par la branche féminine. Le lieu était une dépendance de Malval, situé sur une ligne de motte castrale. On en possède l’historique car les archives de Malval sont conservées à Turin, mais une copie des affaires de la Creuse est déposées aux archives départementales. L’emplacement a été fortifié, mais a subi les avatars de la guerre de 100 ans. Le bâtiment actuel est du XVIe siècle, avec les fondations, une tour et les caves du XVe siècle. Mais il a été profondément remanié au XXe par Léon Chagnaud.
Nous arrivons par une magnifique allée, encadrée par la piscine et les lions.
Traversons le château pour aller admirer la magnifique vue de la terrasse.
Malval
De tout temps le lieu a été fréquenté par l’existence d’un gué sur la Petite Creuse.
Le bourg
Petite commune récemment fusionnée avec Linard. Dans le village sur la colline nous pouvons admirer l’ancien prieuré, propriété de nos amis et adhérents Jean-Jacques et Noëlle Doyen ainsi que l’église Sainte-Valérie (MH depuis 1912). Celle-ci, édifiée au XIIe siècle, n’a jamais vu sa nef construite et l’abside coté nord s’est écroulée vers la fin du XVIIIe siècle. Elle contient de nombreuses pierres tombales armoriées et possédait la châsse de Saint Etienne en cuivre émaillée réalisée vers l’année 1200, maintenant pièce maîtresse du musée de Guéret.
Sous l’église et le cimetière, les restes du prieuré
Les châteaux
C’est un membre de la famille de Chambon, fondatrice du prieuré qui pris le nom de Malval au XIIe siècle. Le château fut d’abord construit sur la colline sur une ancienne motte féodale, puis fut reconstruit directement à la sortie du gué, obligeant les passants à le traverser. Le bâtiment fut sans cesse développé, fortifié et un corps de logis ajouté au XVe siècle. Les Malval servirent fidèlement le roi de France pendant la guerre de 100 ans et c’est pourquoi les troupes de Du Guesclin y séjournèrent avant le siège de Limoges. Le dernier Malval légua ses biens à son épouse Galienne, puis ce fut le règne de Marguerite de Malval, autoritaire et intrigante et qui vécut jusqu’à 90 ans. Elle voulut déshériter ses enfants, mais finalement à la suite d’une ruse ils récupèrent leur bien sous le nom de leur père de Brosse. Les ducs de Savoie deviennent seigneurs de Malval en 1485 par union avec Claudine de Brosse et c’est pourquoi les archives de Malval se trouvent à Turin.
Au XIXe siècle les propriétaires délaissent le château et les belles pierres vont se retrouver dans les maisons du village. Le terrain est maintenant nettoyé par des chèvres.
Le château de Beaumont
Présentation de nos amis et adhérents Jean-Michel et Patricia Lemoyne de Forges, qui ont acquis le château en 1990, mais lui se revendique creusois depuis 1666. La première mention de la seigneurie de Beaumont remonte à 1360. De nombreux propriétaires se succèdent au XIVe et XVe siècle et des procès lors des succession permettent d’avoir des descriptions des constructions. En 1571 le baron de Malval avait 35 vassaux et des alliances se sont nouées entre eux.
En 1575 Jacques de Lamarche fait une description de Beaumont à son suzerain (logis entouré de fossés …). A son décès en 1597 le château a été vendu aux enchères. En 1606 il est finalement acheté par Georges Bertrand (sans rapport avec les Bertrand de Malval) dont l’épouse est Françoise d’Ajacon (voir Grandsagne). Celle-ci séparée de son mari récupère le château et à son décès une nouvelle description est enregistrée (corps de logis, une tour servant de chapelle, trois tours, fossés et pont levis). La famille Bertrand occupe le château jusqu’à la Révolution où il est vendu comme bien national, puis racheté en 1830 par un médecin dont les héritiers partagent la demeure et les terres en deux. En 1990 une des partie est en ruine, l’autre occupée par un métayer sans aucun confort. Les propriétaires actuels ont donc sauvé le château au prix de gros travaux.
Et selon la tradition, le pot de l’amitié à la fin de la journée.
ORGANISATION MATÉRIELLE
Quel que soit le mode de déplacement choisi (car ou véhicule individuel), le prix de la journée est mutualisé, déjeuner compris, à 55€ par personne, pour les adhérents VMF et leurs enfants majeurs non étudiants; 70€ pour les non-adhérents, étant précisé que l’adhésion pour 2020 ouvre droit au tarif réservé aux adhérents. Afin d’inciter les jeunes à nous rejoindre, le prix de la journée est fixé à 30€ pour les moins de 18 ans et les étudiants.
Il y eut 83 participants dont 22 non-adhérents et un autocar de 49 places plus qu’à moitié rempli.