Thématique : Visites Lieux : Vendée

Le 11 août 2020, année de la pandémie du coronavirus, nous étions une centaine de participants, adhérents et amis, à avoir répondu à l’appel de notre déléguée. Cette journée s’est déroulée sous un soleil brillant et une température torride. Les règles de distanciation étaient à l’ordre du jour.

Le château de l’Aubraie

Nous sommes accueillis par M. Eric Clemenceau arrière-arrière-petit fils de Georges Clemenceau surnommé « le Tigre ». C’est avant tout le château des Suriette, disposant d’une fortune considérable. Le dernier d’entre eux, Louis, est suffisamment riche pour le restaurer. Il le reconstruit en 2 ans vers 1575, flanqué de tours rondes aux quatre coins, entouré de douves. Il ne sera pas profondément modifié par la suite. Epargné par la Révolution et après avoir été vendu comme bien national, il devient par mariage la propriété des Clemenceau dont les descendants sont aujourd’hui les propriétaires.

Un des trois anciens ponts levis

Le château du Pally

Nous sommes devant les seuls éléments restant de l’ancien château construit en 1500 : la tour et les dépendances face au château. En 1500, l’ancien château appartenait à la famille des Nouhes, et plus tard, par mariage, à la famille de Lespinay qui a construit en 1824, le château que nous voyons aujourd’hui, propriété de M. et Mme. de Saint-Pierre. Son grand-père a épousé une demoiselle de Lespinay, ils ont eu trois enfants, dont le père de M. Xavier de Saint-Pierre. Entre les deux guerres, le château du Pally était renommé pour son hippodrome. Le propriétaire est venu pour la première fois au château après la guerre, en 1946. Il a exercé la profession d’ingénieur chimiste dans l’Est et à Paris et est revenu en Vendée comme enseignant à Fontenay-le-Comte. Il hérite du château à son tour, en 1956, et l’habite à temps complet en 1961 avec son épouse.

Pique-nique dans le parc du Domaine de l’Auneau

De dos, Claude Nouzille, déléguée de la Vendée, et Hubert David accueillent les participants de cette journée.

De dos, Claude Nouzille, déléguée de la Vendée, et Hubert David accueillent les participants de cette journée.

Chacun ayant apporté son pique-nique alors que l’apéritif est offert par les VMF de la Vendée, nous nous restaurons dans le magnifique parc labellisé « Jardin remarquable » par le Ministère de la culture.
La « villa-castel » de L’Auneau, comme l’appelle son propriétaire, M. Hubert David, maison de maître, carrée, date de 1899. D’inspiration italienne, cette construction atypique pour l’époque dans le bocage vendéen, est l’œuvre de Joseph Libaudière, l’architecte en vogue, concepteur de nombreux châteaux en Loire-Atlantique, dans le Maine-et-Loire et en Vendée. Son parc domine la vallée du Petit-Lay.

Le manoir de Ponsay

Le corps de logis du XVIIIéme siècle modifié à la fin du XIXème

Nous nous dirigeons vers le manoir de Ponsay, du XIVe sur le territoire de l’ancienne commune de Saint Mars des Près, où nous sommes reçus par M. Laurent de Ponsay, membre de la 12éme génération. Au cœur du bocage vendéen, le Manoir de Ponsay, inscrit au titre des monuments historiques, se transmet de père en fils depuis 1644. L’origine du manoir de Ponsay remonte au XVème siècle. En 1647, les Grignon vendent Ponsay à Sébastien Gorrin marié à Anne Butault. Leurs deux fils prendront le nom de Ponsay comme le feront leur descendance, devenant ainsi les seigneurs de Gorrin de Ponsay. Nous commençons par la visite de la fuie. Elle possède, en son intérieur, 1963 trous de boulins destinés aux pigeons, et en son centre un mât tournant permet d’y accéder. L’une des pierres surmontant la porte d’entrée porte la date de 1591, où figurent les armoiries des Grignon et des Ausseure datant la fuie du XVIe siècle. Puis nous faisons le tour du logis par le sud. La façade du vieux manoir a été modifiée vers 1740. Une curiosité : le château et la métairie ont été construits de part et d’autre de la voie communale, reliés entre eux par deux pavillons enjambant le chemin dit « Charlemagne » allant de Chantonnay à Sigournais. Ces pavillons sont percés de porches voûtés dont les portails ont aujourd’hui disparu. Les armoiries du couple Grignon-Ausseure y figurent également.

Les Groix

M. Bertrand Hélie nous accueille et présente, juché sur un tabouret pour mieux être entendu, l’histoire de son logis, inscrit au titre des monuments historiques. Daniel Majou de la Morinière devient sieur des Grois, en 1664 après l’achat de la maison noble des Grois à Louis de Gorron, chevalier. Les Majou des Grois, protestants, sont attirés par Catherine de Parthenay, du Parc Soubise, voisin. Suite à la révocation de l’édit de Nantes, nombre de familles protestantes émigrent, d’autres restent comme les Majou des Grois. Daniel Majou des Grois âgé de 14 ans, est enlevé en 1731 à ses parents par les dragons du Roi et est converti à la religion catholique. Ainsi cette branche protestante redevient catholique. Leur devise était « pour les uns ma joue, pour les autres ma botte ». Après être devenu officier de son altesse royale la duchesse d’Orléans, il épouse une jeune convertie, Elisabeth de Cazenove, originaire du Béarn. Elle décide en 1771 avec son mari de détruire les remparts de l’ancien édifice fortifié pour ouvrir la cour fermée. Ils sont conseillés par l’architecte qui aurait édifié à la même époque le château du parc Soubise, les escaliers identiques seraient de sa signature.

Le château féodal de Sigournais

Nous terminons cette visite par les vestiges d’un ancien château féodal du XVéme siècle classés monument historique situé à Sigournais. Il en reste la poterne et les restes très mutilés de cinq tours. Nous y sommes reçus par M. et Mme. Robert de Lépinay qui nous content brièvement son histoire. Remanié à la Renaissance, d’abord dépendant des La Tremoille, le château passe à la branche de la maison de Thouars au XIVème. Il entrera dans la famille de Sainte-Flayve par mariage au XVème siècle qui lui redonnera du lustre. Puis le château est abandonné et finalement revendu à Alexis Samuel de Lespinay au XVIIIème. Cela lui permet de devenir marquis, possédant déjà les seigneuries du Pally et de Puybelliard. Les colonnes infernales ayant passé par Sigournais, le château est incendié. Après son rachat comme bien national par Jean-Baptiste Rouillon, collecteur d’impôts, celui-ci construit, en 1810, un château dans le parc en utilisant les pierres et les poutres maîtresses du château fort. Aujourd’hui, il est la propriété des Mercier de Lépinay depuis 1863.

La poterne vue de l’extérieur

La visite se termine par un goûter offert par les VMF pris à l’ombre de la poterne.
Merci à tous nos hôtes d’un jour. Merci à Claude Bauruel-Nouzille, notre déléguée, qui a animé cette journée et à son entourage qui a choisi les sites visités.

Philippe Gatbois
Secrétaire de la Délégation