Thématique : Visites Lieux : Tarn
Voyage des 21 au 24 septembre en Lauragais
Vendredi 21 septembre
Point de rendez-vous à la gare de Toulouse Matabiau à 13 heures suivi d’un déjeuner en ville.
Le domaine de Bonrepos Riquet :
La première visite est en pays toulousain, le domaine où Pierre-Paul Riquet, concepteur du Canal du Midi, fait ses premiers essais hydrauliques pour mesurer les débits d’eau, science totalement nouvelle pour l’époque.
Le château, appartenant maintenant à la mairie, est assez délabré et fait l’objet de travaux menés par une association de bénévoles épris du château, de son histoire et qui militent pour sauver peu à peu les restes d’un passé prestigieux en organisant de nombreuses manifestations. Dans le parc on trouve encore de nombreux vestiges des maquettes hydrauliques construites à l’époque.
Entrée dans le Lauragais :
Bref passage par le lac de Saint-Ferréol, construit par Pierre-Paul Riquet pour alimenter en eau la Canal du Midi, par intermédiaire de « rigoles ». Il fut surélevé par Vauban dès 1685 pour accroître les débits.
Installation à Sorèze :
Installation pour trois nuits à l’Abbaye École de Sorèze (Classée MH). L’hôtel n’est qu’une partie de ces bâtiments qui sont tous en bon état, sauf le clocher en ruine depuis les guerres de religion. Nous visiterons le reste au cours des journées suivantes.
Samedi 22 septembre :
Château de la Rode
Propriété de M et Mme Benoit Geli, tout récemment labellisé Patrimoine historique par les VMF. Ce label est attribué à un Monument Historique non protégé mais qui a de l’importance pour le patrimoine culturel.
la Rode fut le siège avant la Révolution d’une abbaye cistercienne avant que des propriétaires protestants lui aient adjoint un remarquable salon d’été, ouvert sur un magnifique parc si l’on ouvre les belles grilles qui le protègent, le tout largement offert pour la location de mariages.
Château de Magrin (Classé MH)
Placé en haut d’une colline, avec une vue magnifique, sauvé de la ruine due aux outrages des guerres de religion par M et Mme Rufino, qui y ont installé le musée du Pastel.
On y apprend l’histoire de la cocagne qui est la boule de feuilles écrasées et compactées à la main par les cultivateurs de pastel. Mise à sécher et vendue aux fabricants de teinture à un coût tellement élevé que toute la filière du pastel devint extrêmement riche. Un siècle plus tard le pastel fut ensuite détrône par l’indigo de production plus facile.
Château de Mauremont
Nous devons à Madame de Rigaud Mauremont d’avoir pu profiter de cette très belle demeure plus proche des hôtels parlementaires toulousains que des forteresses qui hérissent la région.
Mauremont s’est toujours transmis dans la même famille depuis les croisades, seuls deux mariages l’ayant porté à ses actuels propriétaires. Le pastel n’est apparemment pour rien dans l’ampleur de ce château qui, dans un même ensemble, voisine avec des communs qui abritent pigeonniers et immenses greniers à grains, le tout formant un cadre harmonieux à la demeure proprement dite, ornée d’un beau fronton de brique, la spécialité régionale.
Château d’Aguts (ISMH)
Emplacement idéal en bout d’une colline avec une terrasse dominant la plaine et au fond la Montagne Noire, mais la présence d’un château est attestée au XIVe siècle qui finit incendié durant les guerres de religion. Il est reconstruit au XVIIe en gardant la forme de quadrilatère doté de tours aux angles et de douves maçonnées. Un pont de pierre franchit ce fossé, remplaçant l’ancien pont levis. Quasiment dépecé il y a quarante ans par des marchands sans scrupules, il est sauvé de la ruine par des passionnés, Monsieur et Madame Chavagnac, qui ont eu la surprise d’y découvrir des peintures murales bien touchantes (prix en 2016 de Sotheby’s France, en partenariat avec la Fondation pour les Monuments Historiques) et qui ont reçu pour leurs travaux un grand prix des VMF.
Retour pour la nuit à Sorrèze
Dimanche 23 septembre
Abbaye d’En Calcat
À deux pas de Sorèze, le lendemain dimanche, ceux qui le souhaitent peuvent assister à la messe. Hasard, c’est grand jour à En Calcat car on y fête la dédicace de l’église abbatiale elle-même, et c’est de ce fait le Père abbé qui prêche avec tous les moines en blanc. À la sortie impressionnante librairie tenue par les bénédictins.
Château de Massaguel (ISMH)
Visite sous la conduite de ses propriétaires , Monsieur et Madame Fabre de Massaguel. La première trace écrite d’une habitation connue date d’une charte de 1152. Mais durant les guerres de religion une partie du château est incendiée. D’importants travaux de reconstruction sont alors commandités pour rendre le logement plus confortable.
Le château carré est doté de tours rondes à trois de ses angles, le quatrième s’appuyant sur une tour carrée. Des meurtrières côtoient des fenêtres à meneau ou de style XVIIIe siècle, rappelant au visiteur le passé défensif puis plus confortable du logis. Les étages ont été remaniés au cours des siècles suivants, mais il n’a pas été donné suite au projet pharaonesque de transformation proposé par Viollet le Duc. Des décorations Renaissance sont visibles dans la très originale galerie souterraine qui le traverse de part en part.
Château du Gua (ISMH)
Arnaud, sire du Gua,(Gô signifiant gué en occitan) vassal de la famille Trencavel est mentionné dès le XIIe siècle, mais la trace écrite du château n’apparaît qu’en 1431. Pendant les guerres de religion le château est pillé et brûlé et il ne retrouve son lustre qu’après 1645.
En 1728, une reconstruction en discontinuité puisque le château, tel qu’il est actuellement, ne reprend pas l’ancien édifice, mais est construit à côté avec une partie des matériaux de réemploi.
Le château est construit en brique foraine et grès ; il forme un quadrilatère d’architecture classique enfermant une cour. Le logis principal ressemble à une chartreuse de plain-pied, flanqué de deux ailes plus basses, de part et d’autre de la cour. À l’intérieur, les pièces sont disposées en enfilade.
Madame Gadelle, qui nous y accueille, a organisé et aménagé en style contemporain cette demeure, en décoratrice professionnelle qu’elle est. Visite passionnante devant tant d’imagination et de savoir faire déployés.
De l’autre coté un magnifique parc que nous avons parcouru en tous sens.
Château de Montgey (ISMH)
Le château est bâti sur un promontoire rocheux (à hauteur de 120m.) et offre un des plus beaux panoramas du Languedoc. Site occupé déjà occupé dans l’antiquité, une charte atteste l’existence d’un château en 1209. Durant les guerres de religion des combats homériques s’y déroulent, mais jamais le château ne fut détruit. Des transformation classiques furent entreprises sous la Renaissance.
Les propriétaires actuels depuis 1971 Monsieur Buyssou (membre de l’Académie des Jeux Floraux de Toulouse) et Madame (ancienne déléguée VMF du Tarn) réussissent à nous faire asseoir tous dans leur mobilier pour nous faire entendre leur présentation de grands connaisseurs du pays. Les travaux qu’ils ont entrepris ont pour but de lui rendre son aspect du XVIe siècle.
Troisième nuit à Sorrèze.
Lundi 24 septembre
Il nous reste à visiter le reste des bâtiments. de l’abbaye.
L’École de Sorèze
L’histoire de Sorèze commence avec l’édification de l’abbaye Sainte Marie de la Sagne fondée en 754 par Pépin le Bref et confiée à l’ordre bénédictin. Au Xe siècle, l’abbaye ressuscite et va mener pendant cinq siècles une vie presque paisible.
Mais les guerres de religion arrivent et tout est à nouveau détruit, seul le clocher subsiste de nos jours. Le 26 Mai 1638, la reconstruction reprend et l’abbaye est rapidement reconstruite.
C’est dans ces bâtiments que le prieur ouvre le 2 octobre 1682 la première École de Sorèze afin de rivaliser et d’éclipser l’Académie protestante de Puylaurens. L’École obtient très vite une grande renommée.
Fermée pendant 40 ans l’École rouvre ses portes le 15 janvier 1759. La modernité de son enseignement fera d’elle une école royale militaire avec un enseignement est résolument novateur.
Au XXe siècle les difficultés s’amoncellent. Devant les frais l’Ordre des Dominicains décida de passer la main en 1978 à un groupe de laïcs qui veut continuer la belle aventure, mais en 1991, l’École de Sorèze ferme ses portes sur un passé prestigieux, laissant un patrimoine monumental et historique exceptionnel.
Depuis, l’Association Sorézienne (l’Association des anciens élèves), comme elle l’a toujours fait depuis 1855, maintient l’esprit et la cohésion de ses membres. et s’emploie de rendre vie à sa chère École.
Nous avons eu une visite commentée des principaux hauts-lieux de l’École ( dortoirs et classe des élèves, présentation des uniformes, salle des Illustres, bureau et chambre de Lacordaire, chapelle).
Musée Dom Robert
Dom Robert (1907-1997) était moine d’En Calcat, ordonné en 1937, même s’il y eut des relations difficiles compte tenu de sa notoriété. Dom Robert profondément inspiré par la contemplation de la nature est l’un des peintres-cartonniers les plus féconds et les plus admirés du XXe siècle, toujours fidèle au savoir-faire des lissiers d’Aubusson.
Le Musée, dont les moines d’En Calcat qui ont hérité d’une partie de l’œuvre ont facilité la naissance, a ouvert en 2015 et les collections furent renouvelées en 2018.
Retour à Toulouse Matabiau
Déjeuner dans le beau village de Saint Félix Lauragais, où abondent les bâtisses inscrites ou classées, notamment sa collégiale, sa halle et son château. Visite libre du village.
Retour à Toulouse dans l’après-midi.
ORGANISATION MATÉRIELLE
Tous les deux ans, voyage hors frontières de nos départements d’un groupe des deux délégations Creuse et Corrèze. Cette fois-ci organisation corrézienne avec 20 creusois et 23 corréziens.
Tout compris de Toulouse à Toulouse :
- 1 000€ pour un couple
- 590€ pour une personne seule